Version théâtrale et musicale de l’œuvre de Verdi, La Traviata se voit, sous la houlette du metteur en scène Benjamin Lazar, étoffée d’un sous-titre : « vous méritez un avenir meilleur ». Cette phrase éclaire précieusement le parcours de l’héroïne qui se trouve au centre de la représentation. Violetta, véritable icône de l’opéra, semble en effet n’avoir vécu que pour mourir prématurément. Femme libre et amoureuse, elle se précipite, gagnée par la maladie, vers une fin certaine. Mais elle consomme chaque seconde qui se présente avec avidité. D’où cette ambiance de fête, ce goût de carnaval, que porte la musique de Verdi. D’où, également, le tragique d’un drame que des poèmes de Mallarmé ou Christophe Tarkos viennent réactualiser. Sur scène, treize chanteurs-comédiens et musiciens endossent ce récit mouvementé. Ils chantent, parlent, s’expriment en français ou en italien et ressuscitent pour le spectateur la figure de Violetta, ici interprétée par Judith Chemla, actrice magnifique dont le jeu et la voix chantée firent l’unanimité sur notre scène lors de la création de L’Annonce faite à Marie.

Spectacle en français et italien, parlé et chanté