À travers une enquête sur sa double culture franco-vietnamienne, Paul Nguyen évoque sur scène la question des origines multiples, de cette mémoire que l’on porte dans et sur son corps « malgré soi ».

Perçu comme un asiatique en France, avec ses yeux bridés hérités de son père, mais considéré comme un étranger au Vietnam, car ayant la nationalité française : c’est toute l’histoire de Paul Nguyen, à qui sa famille n’a jamais parlé de ses racines. Pour remonter le fil, il a décidé de jouer les archivistes, de tenter de recomposer le puzzle d’une mémoire fragmentée. Sur scène, sa voix se mêle à celle d’autres personnages, une femme écrivaine, un jeune homme issu du passé, sortes d’alter ego imaginaires, navigant entre faits et fantasmes. Peu à peu, sa quête le mène sur les traces de son grand-père, personnage ambigu et romanesque ayant traversé les guerres d’Indochine et du Vietnam…
Dans un décor de photos de famille épinglés sur des fils tendus, le comédien-metteur en scène du collectif La Palmera (Oreste aime Hermione qui Pyrrhus qui aime Andromaque…, accueilli l’an passé) se raconte comme un ami, en partageant avec le public récits, quête intime, chansons populaires revisitées… Accueillis dans une ambiance de préparatifs de fête, les spectateurs sont ici invités à inventer leur propre vérité sur leur identité et à choisir une relation à leurs origines qui leur appartient. En toute liberté.