LES RUSTRES
CARLO GOLDONI – JEAN-LOUIS BENOIT – COMÉDIE-FRANÇAISECOMPLET !
« À la maison ! C’est moi qui commande », le ton est donné, on ne s’amuse pas chez Lunardo, l’un des rustres ; les femmes sont censées rester au foyer, pas question d’aller s’encanailler au Carnaval de Venise. Satire de la bourgeoisie commerçante vénitienne, incarnée par des hommes aussi bornés et râleurs qu’intolérants, dont la méfiance à l’égard de la gent féminine confine à l’absurde, Les Rustres illustre parfaitement le théâtre de Goldoni, un « théâtre de la vie » qui scrute avec acuité ses contemporains, leurs rapports et leurs comportements sociaux, dont certains semblent hélas avoir traversé les siècles. Jean-Louis Benoit met en scène avec maestria cette comédie féministe avant l’heure portée par la magnifique troupe de la Comédie-Française qui nous livre avec les armes d’un rire salvateur et d’un comique de situation inépuisable un moment des plus revigorants.
* représentation samedi 26 en audiodescription par Accès Culture
Production Théâtre du Vieux-Colombier / Comédie-Française.
comédie en 3 actes de CARLO GOLDONI / traduction du vénitien par GILBERT MOGET / mise en scène JEAN-LOUIS BENOIT / décor ALAIN CHAMBON / costumes MARIE SARTOUX / lumière DAVID DEBRINAY / réalisation sonore DOMINIQUE BATAILLE / maquillages, coiffures CATHERINE BLOQUÈRE / avec GÉRARD GIROUDON, BRUNO RAFFAELLI, CORALY ZAHONERO, CÉLINE SAMIE, CLOTHILDE DE BAYSER, LAURENT NATRELLA, CHRISTIAN HECQ, NICOLAS LORMEAU, REBECCA MARDER, JULIEN FRISON
CARLO GOLDONI (1707-1793)
Né à Venise en 1707, il quitte le collège de Rimini en 1721 pour suivre une troupe de comédiens ambulants. Peu motivé par ses études de droit comme par l’exercice de son titre d’avocat, il devient le premier auteur dramatique italien salarié. Il entreprend la réforme de la commedia dont il rêve et impose un théâtre écrit, démasqué et nourri de l’observation directe des mutations de la société vénitienne : Arlequin serviteur de deux maîtres, La Locandiera, Il Campiello, Barouf à Chioggia… Malmené par les polémiques, notamment celle qui l’oppose à Carlo Gozzi, il quitte Venise en 1762 pour la France où il enseignera l’italien aux filles de Louis XV et mourra dans la misère en 1793.
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On rit, on pleure, on est ému. En sympathie totale avec cette charge gaillarde contre le machisme et l’obscurantisme de ces bourgeois. En empathie profonde pour les épouses et les enfants sacrifiés.
Didier Méreuze, La Croix