Des craies de couleur, deux interprètes et deux cubes d’ardoise… C’est tout ce qu’il faut à la compagnie Juscomama pour faire apparaître des personnages sensibles et l’histoire tendre de leur vie quotidienne.

Donnez deux morceaux de craie à Justine Macadoux et Coralie Maniez et elles créeront un univers foisonnant, sensible et unique en son genre. Un cube en ardoise placé sur la tête de chacune en guise de toile, et soudain apparaît une discrète petite fille qui n’aime rien tant que dessiner. Elle grandit aux côtés d’une mère dont on devine qu’elle se cache habilement sous l’armure qu’elle s’est forgée. Au fil des tableaux, la fillette grandit et se construit dans le lien aux autres ; celui à sa mère et sa grand-mère, notamment.
Dans ce spectacle presque sans paroles, l’image et quelques sons grommelés suffisent à croquer des instantanés d’une vie. Théâtre d’objets, mime, pas de danse et dessins – pour la plupart réalisés à vue – sont mis au service d’une oeuvre singulière. Il y a quelque chose d’un roman graphique, mais en mouvement, dans ces Géométries du dialogue. Spectacle familial et sensible, il s’y déploie, par la magie des craies, toute une palette d’émotions qui forme la trame d’un dialogue invisible entre les personnages. Autour d’une réflexion sur les liens familiaux et la construction d’un individu, les facettes d’ardoise pourraient être de vieux Polaroïds que l’on regarde avec mélancolie, comme des souvenirs délicats et légèrement effacés.