Le jeune circassien Julien Ladenburger fait de la cire sa partenaire de jeu dans ce spectacle singulier, burlesque et décalé, créant un univers à la beauté saisissante autant que métaphysique.

Il est à la fois acrobate, jongleur, danseur, cascadeur. Et c’est dans un insolite pas de deux avec la matière et les objets qui l’entourent, que s’engage Julien Ladenburger. Inlassablement, il s’obstine à répéter des gestes mécaniques de nettoyage, tandis que ses ustensiles familiers semblent lui échapper pour déployer leur vie propre : son balai, ses chiffons, son spray désinfectant glissent et s’envolent, son micro se fait récalcitrant. Mais sa principale partenaire, c’est la cire qui, soudainement, lui coule dessus en flocons légers et collants. Il faut dire que ce jeune artiste, fraîchement issu du Centre national des arts du cirque, a toujours été attiré par le détournement des matériaux, jusqu’à confectionner ses propres balles de jonglage. Avec cette matière capable de passer du liquide au solide, de la cassure à la coulure, de l’état de pluie à celle de patinoire, le circassien invente un duo inédit, plein de surprises, d’imprévus et de bugs qui s’enchaînent dans une mécanique infernale. En le voyant tenter maladroitement de retrouver son équilibre dans un monde en perpétuelle métamorphose, c’est à Keaton ou Chaplin que l’on pense.
Entre performance et arts plastiques, ce jeune artiste nous fait cadeau d’une écriture scénique inédite et invente un nouveau genre : le cirque plastique !