Mêlant théâtre, objets et opéra de poche, cette compagnie belge nous propose une vision envoûtante et pleine d’humanité du classique de Mary Shelley.

Leur théâtre, revisitant les romans majeurs de la littérature, est fait d’images d’une extrême précision, façonnées à partir d’objets et de figurines, de quelques effets spéciaux et de musiques inspirantes, pour fabriquer des pièces visuelles, artisanales et lyriques. Après Les Misérables, accueillis à Angoulême il y a deux saisons, c’est à un autre monument de la littérature, fantastique celui-là, que s’attaque la compagnie belge Karyatides : Frankenstein de Mary Shelley, que les deux directrices de la compagnie, Karine Birgé et Marie Delhaye, rapprochent du mythe de Prométhée, le « voleur de feu ». Car Victor Frankenstein, en jouant avec ses éprouvettes pour recréer la vie, se lance dans une quête dangereuse, en rupture avec les lois humaines. Après avoir façonné sa créature, il s’en détournera, l’abandonnant au monde sans lui avoir appris les règles de la vie en société, par négligence ou désespoir, lui qui a perdu sa mère adorée si jeune…
Dans cette relecture sensible du roman de Mary Shelley, les objets– buste de Beethoven, poupées de porcelaine, Christ en croix –s’éveillent à la vie. Et le chant lyrique accompagné au piano leur offre une profondeur poignante, ponctuée de moments décalés et remplis d’humour dont les créatrices de la compagnie ont le secret. Un enchantement !

« Les Karyatides accouchent d’un beau monstre. La pièce ouvre de multiples tiroirs – la présence entêtante d’une mère trop tôt disparue, les progrès opposés à l’éthique – sans oublier l’humour. » Le Soir

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