Quand le cirque raconte les grands et les petits détails de la vie quotidienne, il le fait avec ses propres moyens et ces derniers sont époustouflants : ce sont les corps des interprètes. Des corps agiles, souples, mobiles, éloquents, qui savent capter de l’être humain l’essentiel pour le métamorphoser en magie visuelle.  Les interprètes prennent tous les risques et ne font aucune concession. Ils savent sauter, escalader, ils peuvent vriller sur eux-mêmes, glisser puis se relever l’air de rien. Ils n’abandonnent jamais. Ils avancent, entre plaisir et souffrance, sur les pas de la beauté. Leur persévérance est une leçon de dynamisme, un encouragement à ne jamais céder sur rien. Tout se love dans ces corps juchés au-dessus du vide sur des cordes raides, suspendus, ou enroulés dans un cerceau. Raphaëlle Boitel et sa troupe débarrassent le cirque contemporain de tous ses artifices pour revenir à l’essence brute, première, naturelle de cet art. Une réussite !