Sous nos yeux, dix interprètes, danseurs, danseuses ou acrobates, apprennent à faire corps et nous révèlent les 1001 manières d’écrire l’art du porté. Une pièce sublime, émouvante, fluide et organique comme le sang qui coule dans nos veines.

Rachid Ouramdane, danseur, chorégraphe et directeur du Théâtre national de Chaillot, poursuit sa recherche amorcée depuis plusieurs années autour du geste aérien et rassemble, pour Contre-nature, dix interprètes issus de la danse ou de l’acrobatie, aussi à l’aise au sol que dans les airs. Son ambition ? Créer un langage et des figures hybrides entre ciel et terre, danse et acrobatie.
À travers les portés sensibles, les gestes souples esquissant ralentis et accélérations, les corps-à-corps presque tendres et les chutes amorties, c’est une communauté diverse mais bel et bien soudée que nous voyons naître au plateau. Une humanité nimbée de brumes qui avance sur le chemin de la vie sans craindre d’exposer sa vulnérabilité. Favorisant l’expression du fragile, de l’inattendu, Rachid Ouramdane signe un spectacle où les corps, explorant un territoire au-delà des limites entre acrobatie et danse, semblent de bout en bout unis par un même mouvement organique, une même respiration. Et c’est incroyablement beau et émouvant. Un mirage à ne pas manquer.